mercredi 2 juillet 2008

Jeudi 19/06 : Premiere sortie a Chennai

Reveil vers 9h30 pour partir a 10h (toujours apres car Romain se traine ; il vit deja a l'heure indienne). Je reprends une douche car la nuit fut transpirante : la moustiquaire que j'ai attachee au ventilo m'empeche evidemment de l'utiliser et le deuxieme est trop loin pour etre efficace. Du coupe je me suis reveille plusieurs fois en sueur dans la nuit. Le lezard est parti.

Retour a l'EED que l'on commence a connaitre ainsi que les raccourcis pour y aller. Kumar n'est pas la. En revanche, le professeur SriKrishna, mon futur maitre de stage, nous recoit dans son bureau, plus modeste et sans clim. C'est un peu le bordel, le clavier de son pc est vraiment crade, comme si quelqu'un avait renverse son cafe dessus il y a plusieurs annees. Plus jeune que Kumar, il a quand meme l'air vraiment plus mou, et fait aussi des pauses-bug de 2 minutes. On commence a croire que tous les profs sont comme ca ici. On a du mal a se comprendre, il ne parle pas tres distinctement et ne saisit visiblement pas notre anglais.

Son domaine c'est le traitement de l'information. Il me donne rendez-vous demain pour decider du sujet de mon stage, car il ne sait pas quoi me donner apparemment. Sujet qui plaira peut-etre plus a Lea, car moi c'est pas vraiment mon truc.

En sortant nous croisons Kumar, et on passe dans son bureau plus frais. Il donne pour Lea (microelectronique) et Romain+Neila (biolelectronique : senseur a oxygene sur lequel travaille son equipe depuis 10 ans, ca promet) leurs sujets de stage. Lea, dont le responsable de stage n'est pas la, ets decue car ce n'est pas du tout ce a quoi elle s'attendait. Kumar, avec son flegme habituel, ses poses reflexions de 2 minutes et ses coups de telephone de 10 secondes, assure que ce n'est pas grave, on choisit le sujet et que l'on veut et il trouvera toujours des gens pour nous faire faire quelque chose. Rdv encore a demain a 10h.

On retourne manger au Tifany's. On hesite sur les repas aux noms inconnus encore pour nous, et on choisit des trucs un peu au hazard. Lea, Romain et moi prenons samosas (seul nom que je connaisse), Alu Paratha (alu = pomme de terre), curved rice (le premier nom du menu, sorte de bouillie de riz au lait salee) : le plat avec qui tout le monde se fait surement avoir le premier jour, et qu'on ne reprendra pas. :p Neila prefere la securite et prend des nouilles chinoises. Il y a pas mal de plats chinois dans les resto ici.

On decide ensuite de faire une petite sieste avant de partir a Chennai. Je me pose pour regarder la tele. 49 chaines... Du tamoul, de l'hindi, et quelques chaines anglaises ou americaines. Les pubs sont tres occidentales. Lea me reveille, j'ai des vieilles traces de draps et de sueur sur le dos.

On attend la navette pour sortir de l'IIT. On s'achete des bouteilles de flotte au bien aime Gurunath. Lea et Neila s'assoient sur la marche devant le magazin, le vendeur leur demande de se lever (ca ne se fait pas ? ou c'est juste parce que c'est devant le magazin ?...), puis nous interpelle alors que nous partons : il nous rend la bouteille que j'avais oubliee la veille au fourre-tout. Ils l'ont re-remplie ; ca partait d'une bonne intension mais je ne vais pas la boire.

On se dit que les gens sont vraiment gentils ici. Lea et Romain, comparant avec leurs experiences de voyage en Inde, les trouve vraiment tranquiles. Dans le nord apparemment, ils se pressent sans cesse autour des etrangers, pour leur demander des trucs ou simplement par curiosite. Pas ici. Il se contentent de nous regarder un peu avec curiosite. Particulierement dans l'IIT, ou on se croirait presque dans un camp de vacances.

La navette est bien remplie, et met un quart d'heure pour nous deposer a la Main Gate (le campus est vraiment grand). La, nous negocions un rickshaw (tchouc tchouc indien, sorte de voiturette jaune a 3 roues avec un moteur de mobilette) a 100Rs (il demandait 200). On y monte a 4 tant bien que mal, Romain a les fesses qui depassent a droite, ma jambe aussi a gauche, je suis assis sur une fesse. Une seule petite frayeur au final, ils conduisent plutot bien malgre les zigzag et les klaxons en permanence, les voitures et les bus qui arrivent de partout. Le principe est simple en verite, chacun respecte et fait en fonction de ce qui est devant soi (par contre pas de retros). On klaxonne pour signaler sa presence a chauffeur de devant. ^^ Lea et Romain retrouve le bordel qui est si cher a l'Inde.










Le chauffeur cale toutes les 5 minutes, prend sa cle a molette, traffique le moteur derriere, et repard. Nous sommes peut-etre trop lourds. Apres un demi-heure de trajet, nous arrivons dans le gros bordel de la Central Station, la poussiere, l'odeur d'essence et parfois d'oeuf pourri. Un gamin vient immediatement faire la manche. Ca sera le seul de la journee. On reprend un rickshaw pour tenter de trouver le centre commercial (nous avons besoin de fringues).



Central Station





Sur place, un carrefour avec toujours le meme bordel et le meme bruit. Shopping Bata pour Neila qui a casse ses sandales. On se lance ensuite dans les petites rues sales et bondees en cherchant un endroit pour faire des photos d'identite (on en a besoin pour les residences et surement pour la carte d'etudiant), demandant a droite et a gauche dans les echoppes.


Des magazins plutot luxueux (Bata, Samsung... ) cotoient des echoppes toutes petites et les charettes qui vendent des poissons crames depuis des heures ou des fruits par centaines. A part quelques gosses qui nous filent des prospectus, et des vieilles en vieux sari assises par terre, pas de mandiant. Les pauvres en vetements sales se contentent de nous regarder. On ne ressent vraiment aucune envie de la part de ces gens. C'est comme ca, on reste comme on est. Une mentalite peut-etre issue de l'ancienne tradition des castes. La poussiere me pique les yeux. Des poules bouffent des dechets qui grouillent de mouches. Les motos et les velos se croisent et klaxonnent les gens, dans ces rues de 5-6 m de large.


On finit par trouver notre boutique. Gens sympas et souriants, il faut repasser 3/4 d'heure apres pour recupere les tirages. On se pose donc dans un salon de the d'un comfort tres europeen, et on goute a 2-3 patisseries locales tres bonnes, devant un massala tchai (the aux epices) excellent.


Apres avoir recupere nos photos, on se decide a rentrer, la nuit tombe deja. Le premier rickshaw qui s'arrete ne connait pas IIT, ni le deuxieme. Un indien se decide (backshish a l'arrivee) a nous trouver l'homme de la situation et le trouve. Il etait temps, une grosse averse commence a tomber. Il fait totalement nuit quand nous arrivons a la main Gate, la navette est toujours aussi bondee.


Repas au Taramani avec Neila cette fois, a cote d'une famille asiatique. Un autre etudiant blanc nous fait un signe de tete (on se repere rapidement entre etrangers), accompagne d'un indien, mais repart sans meme venir nous voir. Il diffusent un match de la Coupe d'Europe a la tele. On va se prendre notre desormais traditionnel petit jus de mangue frooti sur la terrasse du Gurunath.


Je croise avec surprise Sov avec sa copine. On etait passe a la reception de l'hotel pour se renseigner sur l'arrivee d'un certain Sovireak, mais le receptioniste ne comprenait rien. Lui et Florine (deja en sari) ont reussi a negocier une chambre pour 2 au Taramani. Ici ca ne se fait pas, c'est un peu tabou. Les indiens sont surement tres liberes... a la maison. En dehors, on ne montre aucun signe de tendresse, on ne dort pas dans la meme chambre d'hotel. Une sorte de pudeur inscrite dans les moeurs. Seuls les hommes (assez surprenant au debut pour nous occidentaux), se passent le bras autour du coup, ou se tiennent la main, quand il s'agit de tres bons amis.


Ils sont arrives dans l'apres-midi par un vol Paris-Londres puis Londres-Bombay puis Bombay-Madras. Ils se sont eux aussi un peu perdus dans le campus, fait quelques boutiques a proximite, mange du poulet dans un chinois pas loin (c'est assez temeraire). Ils vont essayer de trouver un hotel a 2 en dehors du campus, car Sov ne peut aller dans les hostels avec Florine qui en plus va tenter de trouver un travail a Chennai. On pressent la galere dans laquelle ils se plongent.


Apres une petite heure de discussion (le temps est vraiment agreable apres 20h), on rentre a l'hotel, les 2 nouveaux sont fatigue par leur voyage quasiment sans sommeil. Je m'installe sur l'un des ordinateurs de la reception pour aller sur internet. En remontant dans ma chambre, je constate que les ouvriers travaillent encore (il est 10h et demie) sur l'immeuble en construction en face.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Allez Allez !!! Vous avez beaucoup de retard et beaucoup de choses a raconter ! Faut bosser un peu !