Retour a l'EED que l'on commence a connaitre ainsi que les raccourcis pour y aller. Kumar n'est pas la. En revanche, le professeur SriKrishna, mon futur maitre de stage, nous recoit dans son bureau, plus modeste et sans clim. C'est un peu le bordel, le clavier de son pc est vraiment crade, comme si quelqu'un avait renverse son cafe dessus il y a plusieurs annees. Plus jeune que Kumar, il a quand meme l'air vraiment plus mou, et fait aussi des pauses-bug de 2 minutes. On commence a croire que tous les profs sont comme ca ici. On a du mal a se comprendre, il ne parle pas tres distinctement et ne saisit visiblement pas notre anglais.
Son domaine c'est le traitement de l'information. Il me donne rendez-vous demain pour decider du sujet de mon stage, car il ne sait pas quoi me donner apparemment. Sujet qui plaira peut-etre plus a Lea, car moi c'est pas vraiment mon truc.
En sortant nous croisons Kumar, et on passe dans son bureau plus frais. Il donne pour Lea (microelectronique) et Romain+Neila (biolelectronique : senseur a oxygene sur lequel travaille son equipe depuis 10 ans, ca promet) leurs sujets de stage. Lea, dont le responsable de stage n'est pas la, ets decue car ce n'est pas du tout ce a quoi elle s'attendait. Kumar, avec son flegme habituel, ses poses reflexions de 2 minutes et ses coups de telephone de 10 secondes, assure que ce n'est pas grave, on choisit le sujet et que l'on veut et il trouvera toujours des gens pour nous faire faire quelque chose. Rdv encore a demain a 10h.
Le chauffeur cale toutes les 5 minutes, prend sa cle a molette, traffique le moteur derriere, et repard. Nous sommes peut-etre trop lourds. Apres un demi-heure de trajet, nous arrivons dans le gros bordel de la Central Station, la poussiere, l'odeur d'essence et parfois d'oeuf pourri. Un gamin vient immediatement faire la manche. Ca sera le seul de la journee. On reprend un rickshaw pour tenter de trouver le centre commercial (nous avons besoin de fringues).
Sur place, un carrefour avec toujours le meme bordel et le meme bruit. Shopping Bata pour Neila qui a casse ses sandales. On se lance ensuite dans les petites rues sales et bondees en cherchant un endroit pour faire des photos d'identite (on en a besoin pour les residences et surement pour la carte d'etudiant), demandant a droite et a gauche dans les echoppes.
Des magazins plutot luxueux (Bata, Samsung... ) cotoient des echoppes toutes petites et les charettes qui vendent des poissons crames depuis des heures ou des fruits par centaines. A part quelques gosses qui nous filent des prospectus, et des vieilles en vieux sari assises par terre, pas de mandiant. Les pauvres en vetements sales se contentent de nous regarder. On ne ressent vraiment aucune envie de la part de ces gens. C'est comme ca, on reste comme on est. Une mentalite peut-etre issue de l'ancienne tradition des castes. La poussiere me pique les yeux. Des poules bouffent des dechets qui grouillent de mouches. Les motos et les velos se croisent et klaxonnent les gens, dans ces rues de 5-6 m de large.
On finit par trouver notre boutique. Gens sympas et souriants, il faut repasser 3/4 d'heure apres pour recupere les tirages. On se pose donc dans un salon de the d'un comfort tres europeen, et on goute a 2-3 patisseries locales tres bonnes, devant un massala tchai (the aux epices) excellent.
Apres avoir recupere nos photos, on se decide a rentrer, la nuit tombe deja. Le premier rickshaw qui s'arrete ne connait pas IIT, ni le deuxieme. Un indien se decide (backshish a l'arrivee) a nous trouver l'homme de la situation et le trouve. Il etait temps, une grosse averse commence a tomber. Il fait totalement nuit quand nous arrivons a la main Gate, la navette est toujours aussi bondee.
Repas au Taramani avec Neila cette fois, a cote d'une famille asiatique. Un autre etudiant blanc nous fait un signe de tete (on se repere rapidement entre etrangers), accompagne d'un indien, mais repart sans meme venir nous voir. Il diffusent un match de la Coupe d'Europe a la tele. On va se prendre notre desormais traditionnel petit jus de mangue frooti sur la terrasse du Gurunath.
Je croise avec surprise Sov avec sa copine. On etait passe a la reception de l'hotel pour se renseigner sur l'arrivee d'un certain Sovireak, mais le receptioniste ne comprenait rien. Lui et Florine (deja en sari) ont reussi a negocier une chambre pour 2 au Taramani. Ici ca ne se fait pas, c'est un peu tabou. Les indiens sont surement tres liberes... a la maison. En dehors, on ne montre aucun signe de tendresse, on ne dort pas dans la meme chambre d'hotel. Une sorte de pudeur inscrite dans les moeurs. Seuls les hommes (assez surprenant au debut pour nous occidentaux), se passent le bras autour du coup, ou se tiennent la main, quand il s'agit de tres bons amis.
Ils sont arrives dans l'apres-midi par un vol Paris-Londres puis Londres-Bombay puis Bombay-Madras. Ils se sont eux aussi un peu perdus dans le campus, fait quelques boutiques a proximite, mange du poulet dans un chinois pas loin (c'est assez temeraire). Ils vont essayer de trouver un hotel a 2 en dehors du campus, car Sov ne peut aller dans les hostels avec Florine qui en plus va tenter de trouver un travail a Chennai. On pressent la galere dans laquelle ils se plongent.
Apres une petite heure de discussion (le temps est vraiment agreable apres 20h), on rentre a l'hotel, les 2 nouveaux sont fatigue par leur voyage quasiment sans sommeil. Je m'installe sur l'un des ordinateurs de la reception pour aller sur internet. En remontant dans ma chambre, je constate que les ouvriers travaillent encore (il est 10h et demie) sur l'immeuble en construction en face.
1 commentaire:
Allez Allez !!! Vous avez beaucoup de retard et beaucoup de choses a raconter ! Faut bosser un peu !
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