jeudi 31 juillet 2008
Dimanche 22/06
mercredi 9 juillet 2008
Samedi 21/06 : Un pays de contrastes
Nous demenageons le matin meme vers nos hostels (residences) respectifs. L'hotel nous compte 4 jours, meme si nous n'y avons passe que 3 nuits, car ici les chambres sont reservees pour 24h. Notre grand defaut est d'etre arrive a 7h mercredi, et de ne repartir qu'a 10h ce matin. Romain et moi sommes les voisins de gauche et de droite de Guillaume que nous croisons en calecon.
Nous dejeunons tous ensemble (sauf l'Irlandais qui travaille en dehors de l'IIT) a l'Ascendas. C'est ce grand immeuble en verre tres moderne, completement occidental, que l'on apercoit depuis la water tower (le chateau d'eau), et lorsque l'on sort a la Taramani gate.
Nous sortons donc de ce cote de l'IIT. Retour dans le bruit, l'agitation et la poussiere. Le contraste est vraiment saisissant, entre le moment ou l'on est encore a l'interieur de l'enceinte du campus et celui ou l'on a passe la porte. Nous suivons la main road sur la gauche, on passe un temple colore plutot joli, une station de bus ou dorment des chevres et des mendiants. Cette rue longe le mur de l'IIT couvert de barbeles (pour empecher les gens d'entrer ou de sortir ?), puis tourne ensuite sur la droite. On quitte les echoppes entassees les unes sur les autres qui se cotoient dans un ordre assez folklorique (marchand d'epice avec sa grande machine a moudre rouillee, entrepot ou sont entasses des tonnes de vieux cahiers ou de journaux, pharmacie a l'ancienne, briques empilees, imprimeur-photographe, vendeur de seaux, poules qui picorent des fruits pourris aureoles de moucherons, temple d'1 metre carre, epicerie... ). La pauvrete et la chaleur semble augmenter avec la largeur de la route. Des immenses entrepots en beton qui semblent presque abandonnes longent la route, entoures de longs murs sur lesquels viennent s'appuyer des petites maisons en beton brut, en brique, ou en paille, et de simples tissus tendus en equerre qui abritent des familles entieres. Le bord de la route est une vraie decharge, la terre est remplie de dechets de toutes formes. Une poubelle posee la a moitie vide fait office de blague locale. Et des gosses jouent au criquet les peids nus au milieu de tout ca.
Lea trouve qu'ici ils ne sont pas si pauvres que ca, par rapport a ce qu'elle a pu voir. En effet ils ne semblent pas sales et portent tous des vetements decents : chemise et pantalon. C'est vrai qu'ils ne sont pas en haillons, mais ils sont loin de tout confort. Et le pire dans tout ca, c'est qu'ils n'ont pas l'air d'etre malheureux, ni meme d'envier les europeens qui passent pres d'eux.
Et soudain ce grand immeuble sort de nulle part, entoure de clotures et garde a chaque entree, avec de belles voitures sur le parking et des portes en verre teinte. Une fois a l'interieur, nous sommes en Europe ; un immense centre commercial au decor tout ce qu'il y a de plus moderne s'etale sous nos yeux. Autour d'un grand hall couvert de tables et de chaises propres en plastique, de plantes vertes par-ci par-la, plusieurs comptoirs d'enseignes bien connues se cotoient : KFC, McDo, Pizza Hut, Subway... On choisit son repas, on melange hamburger KFC et frites McDo et on s'assoit a une table au milieu. Les tables sont nettoyees des que les gens se levent de table en y abandonnant leur plateau, le sol est brillant. Un bout de luxe au milieu de la misere. L'Inde est definitivement un pays de contrastes.
Une autre Francaise se joint a nous : Amandine. Nous l'avions croise juste avant de venir, et je dois avouer que de loin je l'avait pris pour une indienne : peau assez mate, cheveux tres fonces. Elle est a moitie Laotienne en verite. Guillaume et Abhishek m'avaient parle d'elle la veille, et les filles avaient entendu son nom a leur hostel. Ils me l'avaient decrit comme une fille assez speciale mais vraiment tres gentille et au caractere assez indien finalement. Ca fait 2 ans qu'elle vit a Chennai, ou elle termine ses etudes de mecanique (elle vient de SupMeca Paris), et suit des cours de danse indienne et de yoga tot le matin. Ses airs de baba cool, sa facon de parler doucement et son calme indien la rende de suite sympathique. Elle compte rester encore 2 ans pour pratiquer la danse indienne.
Nous nous posons ensuite sur la terrasse a l'ombre des palmiers, pour discuter tranquillement et pour qu'Ali, Abhishek et Guillaume puissent fumer sans probleme. Il est interdit de fumer dans l'IIT, et dans tous les batiments publiques en general.
Cet apres-midi nous decidons d'aller a T Nagar (en Francais la rue en T), un des plus gros quartiers commercants de Chennai, afin d'acheter quelques vetements locaux. Kumar nous avait conseille ce lieu, mais pas le samedi...
Nous passons d'abord par le "Dollars & Pounds" sur les conseils d'Abhishek, enseigne plutot chic qui se situe a une centaine de metres de la Main Gate sur la droite, au bord de la route Sardar Patel Road. Magasin ultra climatise, ferrari devant la porte en exposition au milieu des petites echoppes sales ; vetements de marque americaines et internationales, blousons de cuirs, T-shirts de foot,... Au fond, un large choix de chemises et de pantalons. Romain s'achete une chemise, Neila un briquet. 5-6 euros la chemise, 10-11 le pantalon, c'est assez cher pour ici, mais c'est de la bonne qualite : les vetements viennent directement des usines indiennes de grandes marques occidentales, mais sont vendues ici a prix amoindris a causes de defauts infimes ou parce qu'ils sont passes de mode. C'est chic, uniquement pour homme.
Une fois arrives, nous plongeons dans le plus gros bordel de ma vie. On nous avait pourtant prevenus que le samedi c'etait de la folie. Des centaines et des centaines de voitures garees, en mouvement, des bus, des motos, des rickshaws, des pietons de partout, dans une large rue cintree de magasins, echoppes, plus ou moins grandes.
T Nagar
Lea sort toute contente avec des gros sacs : elle a achete 3 ensembles pour moins de 20 Rs. Neila, elle, se fait longue. Nous tentons, en attendant, l'espece de boisson orange fluo que vend un petit commercant sur son etal en metal, dans des bouteilles encapsulees. C'est chimique, et la bouteille est crade vue de plus pres. Nous decidons de ne pas aller plus loin au bout de quelques gorgees aventureuses.
Nous finissons au frais au Bata, ou tout le monde s'achete des sandales. Fatigues, nous rentrons en rickshaw. Pas facile d'en trouver un qui veuille aller a IIT, ou qui s'arrete sans se prendre des violents coups de baton sur la capote par des policiers visiblement imbus d'eux memes qui tentent sans conviction de degager la circulation. Le prix est plus eleve qu'a l'aller...
Nous avons tous rendez-vous au Basera, pour ensuite aller en boite a Chennai. Avec une petite heure de retard (il va falloir s'habituer), tout le monde est la sauf Amandine qui a des cours de yoga le dimanche matin tres tot. Double rickshaw a 10, et nous atterrissons encore une fois devant un hotel magnifique et immense. Le Park Hotel (la piscine sur le toit est parait-il tres sympa). L'entree du Pasha se fait sur le cote, les vendeurs sont habilles a l'europeenne, les portes sont grandes et modernes. 1000 Rs, gratuit pour les filles (ou 1000 Rs par couple). Le ticket permet d'avoir une boisson a moins de 500 Rs.
Boite tres select sur 2 etages, quelques blancs, des asiatiques, des indiens de haute societe, musique de boite occidentale, nous ne sommes plus en Inde. L'endroit n'est pas tres grand, on y est vite serres sur la piste.
Romain danse en lover indien, Abhishek est mort de rire, je danse avec une belle chinoise, qui est en fait mariee a un veiux blanc assis plus loin. Les cocktails sont bons (un peu chers, 400 Rs en moyenne), et le Kingfisher, le biere locale, aussi. Un indien au look tektonikcommmence a danser avec moi comme un fou. Romain et moi sortons 5 minutes, on creve de chaud. Juste le temps de faire connaissance avec 3 Sri Lankais un peu bourres qui nous adorent tout de suite. On les retrouve plus tard dans la salle et ils dansent avec nous comme des dingues. On commence a se poser des questions sur leur sexualite... Je prends le numero d'une jeune indienne habillee en bonne europeenne, Kanchana, avec qui je dansais plus tot. Ali danse avec une chinoise, reprise par Abisheck qui finit la soiree avec elle...
Enfin la musique s'arrete, nous sommes tous sourds comme des pots. On sort, l'Irlandais un peu emeche chante l'Ireland's call, son copain indien ne tient pas lui non plus tres bien debout.
Lea, moi, Romain, Tom, Abhishek, Ali, Guillaume
Ali voulait tenter une autre boite, mais finalement nous rentrons, pour cher : les 2 rickshaws profitent de notre situation desesperee sous la pluie. Le notre nous depose a l'Elephant circle (les rickshaws connaissent a peu pres), toujours sous la pluie. L'Irlandais qui n'avais pas compris que nous rentrions me demande where is beer... Nous lui expliquons que la soiree est terminee, il s'enerve et nous envoie balader, puis va pisser sur un arbre devant le chauffeur incredule. Belle image des europeens. Nous le laissons repartir avec le meme rickshaw, car contrairement a ce que nous croyions, il n'habite pas sur le campus.
Je rejoins Ali, Abishek, Guillaume, Neila et Romain au Basera, qui semble ouvrir jusque tard dans la nuit (au moins 2h). Nous premons un the et des veg frankies (rouleau de legumes), tous un peu trempes et decus par la reaction de Yoan. Nous rentrons a l'hostel ; tous les blancs semblent etre loges au rez-de-chaussee du Pampa.
lundi 7 juillet 2008
Vendredi 20/06 : Premieres rencontres
mercredi 2 juillet 2008
Jeudi 19/06 : Premiere sortie a Chennai
Retour a l'EED que l'on commence a connaitre ainsi que les raccourcis pour y aller. Kumar n'est pas la. En revanche, le professeur SriKrishna, mon futur maitre de stage, nous recoit dans son bureau, plus modeste et sans clim. C'est un peu le bordel, le clavier de son pc est vraiment crade, comme si quelqu'un avait renverse son cafe dessus il y a plusieurs annees. Plus jeune que Kumar, il a quand meme l'air vraiment plus mou, et fait aussi des pauses-bug de 2 minutes. On commence a croire que tous les profs sont comme ca ici. On a du mal a se comprendre, il ne parle pas tres distinctement et ne saisit visiblement pas notre anglais.
Son domaine c'est le traitement de l'information. Il me donne rendez-vous demain pour decider du sujet de mon stage, car il ne sait pas quoi me donner apparemment. Sujet qui plaira peut-etre plus a Lea, car moi c'est pas vraiment mon truc.
En sortant nous croisons Kumar, et on passe dans son bureau plus frais. Il donne pour Lea (microelectronique) et Romain+Neila (biolelectronique : senseur a oxygene sur lequel travaille son equipe depuis 10 ans, ca promet) leurs sujets de stage. Lea, dont le responsable de stage n'est pas la, ets decue car ce n'est pas du tout ce a quoi elle s'attendait. Kumar, avec son flegme habituel, ses poses reflexions de 2 minutes et ses coups de telephone de 10 secondes, assure que ce n'est pas grave, on choisit le sujet et que l'on veut et il trouvera toujours des gens pour nous faire faire quelque chose. Rdv encore a demain a 10h.
Le chauffeur cale toutes les 5 minutes, prend sa cle a molette, traffique le moteur derriere, et repard. Nous sommes peut-etre trop lourds. Apres un demi-heure de trajet, nous arrivons dans le gros bordel de la Central Station, la poussiere, l'odeur d'essence et parfois d'oeuf pourri. Un gamin vient immediatement faire la manche. Ca sera le seul de la journee. On reprend un rickshaw pour tenter de trouver le centre commercial (nous avons besoin de fringues).
Sur place, un carrefour avec toujours le meme bordel et le meme bruit. Shopping Bata pour Neila qui a casse ses sandales. On se lance ensuite dans les petites rues sales et bondees en cherchant un endroit pour faire des photos d'identite (on en a besoin pour les residences et surement pour la carte d'etudiant), demandant a droite et a gauche dans les echoppes.
Des magazins plutot luxueux (Bata, Samsung... ) cotoient des echoppes toutes petites et les charettes qui vendent des poissons crames depuis des heures ou des fruits par centaines. A part quelques gosses qui nous filent des prospectus, et des vieilles en vieux sari assises par terre, pas de mandiant. Les pauvres en vetements sales se contentent de nous regarder. On ne ressent vraiment aucune envie de la part de ces gens. C'est comme ca, on reste comme on est. Une mentalite peut-etre issue de l'ancienne tradition des castes. La poussiere me pique les yeux. Des poules bouffent des dechets qui grouillent de mouches. Les motos et les velos se croisent et klaxonnent les gens, dans ces rues de 5-6 m de large.
On finit par trouver notre boutique. Gens sympas et souriants, il faut repasser 3/4 d'heure apres pour recupere les tirages. On se pose donc dans un salon de the d'un comfort tres europeen, et on goute a 2-3 patisseries locales tres bonnes, devant un massala tchai (the aux epices) excellent.
Apres avoir recupere nos photos, on se decide a rentrer, la nuit tombe deja. Le premier rickshaw qui s'arrete ne connait pas IIT, ni le deuxieme. Un indien se decide (backshish a l'arrivee) a nous trouver l'homme de la situation et le trouve. Il etait temps, une grosse averse commence a tomber. Il fait totalement nuit quand nous arrivons a la main Gate, la navette est toujours aussi bondee.
Repas au Taramani avec Neila cette fois, a cote d'une famille asiatique. Un autre etudiant blanc nous fait un signe de tete (on se repere rapidement entre etrangers), accompagne d'un indien, mais repart sans meme venir nous voir. Il diffusent un match de la Coupe d'Europe a la tele. On va se prendre notre desormais traditionnel petit jus de mangue frooti sur la terrasse du Gurunath.
Je croise avec surprise Sov avec sa copine. On etait passe a la reception de l'hotel pour se renseigner sur l'arrivee d'un certain Sovireak, mais le receptioniste ne comprenait rien. Lui et Florine (deja en sari) ont reussi a negocier une chambre pour 2 au Taramani. Ici ca ne se fait pas, c'est un peu tabou. Les indiens sont surement tres liberes... a la maison. En dehors, on ne montre aucun signe de tendresse, on ne dort pas dans la meme chambre d'hotel. Une sorte de pudeur inscrite dans les moeurs. Seuls les hommes (assez surprenant au debut pour nous occidentaux), se passent le bras autour du coup, ou se tiennent la main, quand il s'agit de tres bons amis.
Ils sont arrives dans l'apres-midi par un vol Paris-Londres puis Londres-Bombay puis Bombay-Madras. Ils se sont eux aussi un peu perdus dans le campus, fait quelques boutiques a proximite, mange du poulet dans un chinois pas loin (c'est assez temeraire). Ils vont essayer de trouver un hotel a 2 en dehors du campus, car Sov ne peut aller dans les hostels avec Florine qui en plus va tenter de trouver un travail a Chennai. On pressent la galere dans laquelle ils se plongent.
Apres une petite heure de discussion (le temps est vraiment agreable apres 20h), on rentre a l'hotel, les 2 nouveaux sont fatigue par leur voyage quasiment sans sommeil. Je m'installe sur l'un des ordinateurs de la reception pour aller sur internet. En remontant dans ma chambre, je constate que les ouvriers travaillent encore (il est 10h et demie) sur l'immeuble en construction en face.
lundi 30 juin 2008
Mercredi 18/06 : Contact avec l'Inde
Les aventuriers a l'aeroport de Chennai.
L'aeroport de Chennai est classe, propre, lumineux, presque vide ; moi qui m'attendait a une ambiance a la Barbes... Les bagages arrivent immediatement, on change notre argent facilement, et on trouve rapidement le chauffeur de taxi envoye par l'IIT, qui tient une pancarte avec nos noms au milieu d'une petite centaine d'Indiens qui attendent leur famille. Aucun chauffeur ne nous embete pour qu'on prenne son taxi. La journee commence bien, c'est meme franchement trop simple.
Ca roule comme des sagoins, plus ou moins a gauche. Il n'y a pas de file. Ca pue la bonne odeur de gasoil. Ca slalome entre les cars deseches et les mobilettes, ca passe pres parfois, avec des pointes a 90. Taxi etroit mais climatise. On se sent deja moites.
Les rues donnent l'impression de toutes etre en travaux, les maisons aussi. Il y a de la terre un peu partout au bord du bitume cabosse, tout semble un peu delave. On voit au milieu des maisons sales quelques restes d'archtecture coloniale poussiereux. Mais quelle agitation deja a 6h du matin.
On passe un grande enceinte gardee, et on entre veritablement dans une foret tropicale. Le contraste est assez saisissant. Des arbres enormes au bord de la route, avec de multiples racines qui montent parfois directement aux branches. Les differents departements d'etude poussent ca et la au milieu de la vegetation touffue.
The Jungle in The campus
Nous arrivons a la guest house (hotel normal) Taramani. Les chambres sont deja reservees, on a plus qu'a signer sur un grand registre croulant et on nous donne les cles. Les chambres, fermees par un simple verrou exterieur pose sur un loquet (toutes les portes sont fermees de la meme facon ici), sont propres et spacieuses : salle de bain avec toilettes a l'europeenne, tele, clim... c'est presque du luxe.
Ma chambre.
Je defais a peine mes bagages et je pionce jusqu'a 11h. Je degouline de partout, le ventilo fait un bruit d'avion, mais c'est toujours mieux que la clim qui fait presque trembler les murs. Et ca piaille ; il y a un nid a ma fenetre.
Le Taramani guest house
On sort de l'hotel vers 11h et demi, et on marche pendant plus d'une a travers l'immense campus, a la recherche d'un restaurant ou d'un endroit ou grignoter. En vain. Les singes et les daims traversent la route sans se soucier des hommes. Les indiens s'en foutent un peu et ducoup eux ne les craignent pas. Une espece d'harmonie avec la nature assez facinante.
Maman singe au cul rose et son petit encore plus rose
Nous nous rendons donc a l'Electrical Engineering Department, comme prevu dans le mail d'Andrew (le professeur de l'IIT charge des relations avec l'ENSEA), que l'on trouve lui assez facilement. La salle d'attente est un petit paradis sur Terre : fauteuils mous et ventilos a fond, on resterait la volontiers pendant des heures.
Le head department, le professeur Jagdesh Kumar, nous recoit dans son bureau classe et spacieux, avec son accent a couper au couteau. Avec la clim a fond, il y fait presque froid. Il parle lentement, fait des pauses pour reflechir. Il telephone, raccroche sans avoir parle, retelephone, puis se tait a nouveau pour reflechir avec son doigt pose entre les 2 yeux. Ca m'amuse, cet espece de flegme-lenteur-questcequonfait folklorique indien. On repassera a 3h.
Un de ses eleves en PhD, Madhu, nous emmene au Tifany's, resto-cantine situe au dessus du mess des filles, pres de la bibliotheque et des residences des filles. En effet, il y a un autre resto en face de l'hotel, pour ceux qui y dorment, mais le tems que Kumar nous en parle il est deja ferme.
Madhu est deja beaucoup plus speed que Kumar, on a parfois du mal a le suivre lorsqu'il nous parle avec son accent local.
Le resto se presente un peu comme un self. Madhu commande a notre place, pour eviter que nous ne tombons sur des mauvaises surprises epicees des le premier jour. C'est vraiment bon et pas trop piquant. On se fait plaisir et on mange avec les mains (la main droite, l'autre etant reservee a des taches moins propres), comme les gens autour, on patouille, on melange riz et sauce et on s'empiffre.
Retour a l'EED, ou Kumar nous donne les noms de nos futurs tuteurs de stage. Lea travaillera avec le maitre des serpents (je ne me souviens plus de son nom, mais c'en est la signification), moi avec un dieu (Krishna) et Romain et Neila seront sous la coupole de Kumar en personne. On repassera demain matin.
Un autre de ses etudiants en PhD nous emmene visiter le campus. On passe d'abord a l'Hostels Management (hostel = residence), ou on patiente chaque fois dans un bureau different (celui ou on s'inscrit, celui ou on paie, etc) dans une chaleur infernale, pour enfin obtenir nos papiers pour les apparts. Le responsable aux pieds nus qui nous fait signer les papiers parle comme s'il macahit une feuille de bananier en zozotant. Ici tout le monde porte des sandales ou des tongs, et en general on se dechausse pour entrer dans les bureaux ou les labos.
On va prendre nos cles dans notre residence (Pampa Hostel). Il y a 15 residences pour garcons et 2 pour les filles, isolees 1 km plus loin (ca rigole pas). Les chambres sont petites mais sympas, sans cadenas ni matelas ni lavabo (il y a quand meme une fenetre a barreau, pour empecher les singes de rentrer) . Douches et chiottes communes. Ca fait certes un peu prison, mais ca n'a pas l'air trop mal. Nous passons ensuite chez les filles. Cette fois nous ne pouvons pas rentrer nous les hommes. Les filles sont autorisees a rentrer dans les hostels des garcon qu'a certaines heures, et elles laissent leur carte au garde a l'entree.
Fatigues et moites (Lea a mal aux pieds, Romain se sent pas bien, bref des chochottes), on passe faire quelques emplettes au Gurunath. C'est l'endroit magique du campus, on y trouve de tout. Nous achetons nos cartes SIM au petit Vodaphone center. Lea achete un portable a 26e (2000 Rs) mais ca ne marche quand meme pas. Cadenas, moustiquaire, lessive... Il ont tout dans le meme magazin situe juste a cote.
On rentre au Taramani, on prend une douche bien fraiche pour tout decoller. J'installe avec difficulte ma moustiquaire (je dois deplacer les lits pour l'accrocher aux rideaux), et du coup je suis encore plus trempe qu'apres la douche.
Lea, Romain et moi nous rejoignons pour aller manger au Taramani Dinner Hall. Neila n'a pas faim (deja). Plus convivial, familial que le Tifany's. Peut etre un peu plus epice aussi.
On repasse au Vodaphone shop pour que Lea aille encore se prendre la tete avec le vendeur pendant une heure. En attendant, Romain et moi nous poson tranquillement dehors (il fait nuit, le soleil se couche a 6h) avec notre petit jus de mangue. Atmosphere sympa, petit vent frais salvateur, les etudiants viennent ici discuter autour d'une glace ou d'un jus de fruit.
On retourne a l'hotel vers 10h, un peu casses et moites. Neila a disparu, elle n'est pas dans sa chambre, on la reveillera demain matin. Dans ma chambre un petit ghekko m'attend sagement sur le mur...
Bastien
dimanche 29 juin 2008
Mardi 17/06 + mercredi 18/06 : Depart de Paris et arrivee a Chennai
Le film favori de Lea.
Intro
Bastien
Petit lien vers le site de Sov pour toutes ses photos :
http://voyage-en-inde-2008.fr.gd/
Et un autre lien vers le site de Guillaume, INSA Lyon, que nous avons rencontre :